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- Les algorithmes des réseaux sociaux sous le feu des critiques
- Des algorithmes qui exploitent nos données personnelles
- Les dangers liés à la personnalisation extrême
- Favoriser les comportements addictifs
- Renforcer les bulles de filtre
- Faciliter l’espionnage et le contrôle des données
- Vers un meilleur équilibre entre personnalisation et respect de la vie privée ?
- Sources
Les algorithmes des réseaux sociaux sous le feu des critiques
Les plateformes de médias sociaux sont de plus en plus critiquées pour l’utilisation d’algorithmes basés sur l’intelligence artificielle (IA) afin de personnaliser le contenu affiché à leurs utilisateurs. Si certains y voient une manière d’améliorer l’expérience utilisateur, d’autres dénoncent un véritable espionnage numérique ayant des conséquences néfastes sur la vie privée et la santé mentale des internautes.
Le cas TikTok est emblématique de cette problématique : l’application a récemment décidé de limiter le temps d’exposition des jeunes de moins de 18 ans en Occident à 60 minutes maximum, suite aux inquiétudes grandissantes concernant l’addiction au réseau social. En effet, selon un rapport de Sensor Tower publié par Bloomberg, le temps moyen passé par jour sur TikTok est de 95 minutes, contre 74 minutes pour YouTube, 51 minutes pour Instagram et 49 minutes pour Meta.
Des algorithmes qui exploitent nos données personnelles
Pour offrir une expérience toujours plus personnalisée, les géants des médias sociaux collectent et analysent en permanence les données de leurs utilisateurs. Cela inclut les publications aimées ou partagées, les contacts ajoutés, les messages échangés, les recherches effectuées et même la localisation géographique du terminal. Grâce à l’IA, ces informations sont utilisées pour affiner le contenu proposé, nous incitant à passer toujours plus de temps sur ces plateformes.
Cette collecte massive de données soulève néanmoins des questions éthiques et juridiques. L’affaire LVMH ayant espionné le député François Ruffin en est un exemple frappant : le groupe de luxe a accepté de payer une amende de 10 millions d’euros pour éviter un procès dans cette affaire où l’ex-patron du renseignement intérieur Bernard Squarcini est soupçonné d’être impliqué.
Les dangers liés à la personnalisation extrême
Favoriser les comportements addictifs
La personnalisation poussée des contenus peut entraîner des comportements addictifs chez les internautes, qui ont du mal à décrocher de leur écran. Cette addiction peut avoir des conséquences néfastes sur la santé mentale et physique des utilisateurs, notamment chez les jeunes.
Renforcer les bulles de filtre
L’IA favorise également la création de ce que l’on appelle des « bulles de filtre », c’est-à-dire des environnements numériques où les utilisateurs ne sont confrontés qu’à des opinions similaires aux leurs. Cette absence de diversité dans les points de vue présentés peut contribuer à polariser davantage la société et entraver le débat démocratique.
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Faciliter l’espionnage et le contrôle des données
Enfin, la collecte et l’analyse des données personnelles par les réseaux sociaux peuvent être détournées à des fins malveillantes. Comme le montre l’exemple de Facebook, les activités illicites en ligne sont nombreuses et incluent la pornographie infantile, la fraude en ligne, la diffusion de fausses nouvelles, les scènes de violence extrême et le cyberharcèlement.
Vers un meilleur équilibre entre personnalisation et respect de la vie privée ?
Face aux critiques grandissantes, certains acteurs du numérique tentent de trouver un compromis entre personnalisation et protection des données personnelles, en proposant des solutions moins intrusives et plus respectueuses de la vie privée :
- L’essor des navigateurs web axés sur la confidentialité, tels que DuckDuckGo ou Brave, qui bloquent les trackers publicitaires par défaut.
- Des initiatives législatives comme le Règlement général sur la protection des données (RGPD) en Europe, qui impose des règles strictes en matière de collecte et d’utilisation des données.
- Le développement de technologies décentralisées et open-source, comme Mastodon ou Diaspora, qui offrent une alternative aux réseaux sociaux centralisés et captifs.
Il est donc possible d’envisager un avenir où l’IA et les médias sociaux coexistent dans un équilibre plus sain, alliant personnalisation et respect de la vie privée. Pour y parvenir, il sera nécessaire de maintenir une vigilance citoyenne et d’encourager les entreprises et les gouvernements à adopter des pratiques plus responsables.
Sources
- https://www.rtbf.be/article/espionnage-et-economie-tiktok-et-la-cretinisation-volontaire-de-notre-jeunesse-11159657
- https://www.francebleu.fr/infos/faits-divers-justice/soupcons-d-espionnage-contre-francois-ruffin-la-justice-valide-l-accord-financier-passe-avec-lvmh-1654007980
- https://hellobiz.fr/2021/02/26/comment-lire-les-messages-facebook-de-quelquun/